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Labels alimentaires
Le vrai du faux
Mise à jour : octobre 2021

Vos questions sur les labels alimentaires

Vous vous posez des questions sur ce comparatif des labels alimentaires ? Ou encore sur les démarches de durabilité alimentaire en général ? On répond à toutes vos questions !

Vos questions générales sur les labels alimentaires

Qu’est-ce qu’un label ?

Un label peut être défini comme « un signe crédible qui informe sur des dimensions de la qualité, sous quelque forme que ce soit, des produits et services, et qui émane d’un organisme différent du producteur ».

Un label est associé à un ensemble d’indicateurs et de critères recensés dans un cahier des charges, qui oblige les producteurs qui l’utilisent à adopter des pratiques spécifiques.

Quelles sont les différences entre les labels publics et privés ?

Lorsqu’un label est public, il est alors géré par l'État et contrôlé par des organismes certificateurs habilités. Il apporte une garantie considérée comme “officielle”, en engageant systématiquement la caution de l’État.

Au sein de l’étude, sont publics les signes officiels d’origine et de la qualité (SIQO) que sont : AB, AOC, AOP, Label Rouge et HVE.

Si celui-ci est privé, il peut être géré par une association, une entreprise, un regroupement d’entreprises, etc.

Au sein de de notre étude, sont privées les démarches : Zéro résidu de pesticides, Agri Confiance, Bleu-Blanc-Cœur, C’est qui le patron, Demeter, Nature&Progrès et Bio et équitable en France.

Quels intérêts à la labellisation ?

Nous pensons que les labels constituent une démarche intéressante, par la volonté de certification d’un ensemble de caractéristiques associées au produit. Ils permettent :

  • Au consommateur/acheteur de s’assurer du respect de certains critères de durabilité.
  • De structurer des filières autour de conditions minimales à respecter, en encadrant l'activité d'un secteur complet.
  • De faciliter pour les agriculteurs une réflexion sur leurs pratiques, des changements (idem sur d’autres acteurs de la chaîne) et de valoriser ces efforts auprès des consommateurs, dans un souci de transparence.

Le label peut ainsi constituer une voie de progression pour ceux qui décident de s’associer à la démarche. Il est un moyen d’amélioration de ses pratiques sans être une finalité en tant que telle.

L’image des labels peut parfois ne pas retranscrire exactement la réalité de leurs impacts. C’est pourquoi l’étude s’est intéressée à les évaluer.

Vos questions générales sur notre étude

Pourquoi avoir fait cette étude ?

Jusqu’à aujourd’hui, il n’existait aucune étude analysant les impacts sociaux, économiques et environnementaux des différentes démarches de durabilité alimentaires. Pour lever cette opacité, Greenpeace, le WWF et le Bureau d'Analyse Sociétale pour une Information Citoyenne (BASIC) ont réalisé une étude approfondie.

Nous avons interrogé les acteurs des démarches pour comprendre leurs intentions, puis analysé les chaînes de production afin d’évaluer les effets réels des démarches sur 14 problématiques (voir ci-dessous). Ce guide reprend les résultats de l’étude.

Sur quoi se base ce guide ?

Ce guide se base sur une étude profonde menée pendant environ un an par le Bureau d’Analyse Sociétale pour une Information Citoyenne (BASIC), sur la demande de Greenpeace France et du WWF.

Elle prend en compte les cahiers des charges qui influent plus ou moins fortement sur les modes de production, mais également les actions annexes au cahier des charges ainsi que les effets des démarches au-delà des intentions initiales. L’étude permet de comparer les intentions affichées avec les garanties réellement offertes par la démarche.

Quelles sont les 14 problématiques évaluées ?
  • Pertes et gaspillage
  • Émissions de gaz à effet de serre
  • Pollution de l’air (hors gaz à effet de serre)
  • Érosion de la biodiversité
  • Dégradation de la ressource en eau
  • Dégradation des sols
  • Impact sur les ressources énergétiques et les matières premières
  • Atteinte au bien-être animal
  • Impacts sur la santé humaine
  • Mauvaises conditions de travail et atteinte au droit du travail
  • Niveau de vie décent et juste rémunération du travail
  • Inégalités socio-économiques
  • Insécurité alimentaire
  • Dégradation de la cohésion et du lien social
Qu’est-ce que cette étude apporte aux consommateurs et consommatrices ?

Cette étude apporte une information précise et vérifiée de l’impact des démarches sur des problématiques environnementales et socio-économiques, pour permettre aux consommateurs de choisir les labels alimentaires qui leur conviennent.

Elle prend en compte l’ensemble des enjeux de la durabilité de l’alimentation et des liens qui existent entre eux, à travers 14 problématiques. Elle liste l’ensemble des causes qui déterminent ces problématiques et observe la façon dont les démarches agissent, de manière plus ou moins directe, sur ces causes.

La réalisation de cette étude permet également d’enrichir les débats techniques et politiques autour des labels alimentaires, du cadre législatif et réglementaire qui leur est associé ainsi que des formes de soutien qui peuvent leur être accordées.

Si vous voulez en savoir plus, téléchargez l’étude complète.

Vos questions sur la méthodologie

Comment les problématiques ont-elles été identifiées ?

Les problématiques environnementales sont associées au “plafond” des limites planétaires : dérèglement climatique, pollution, biodiversité, etc. Des limites à ne pas dépasser si nous voulons vivre durablement sur cette planète.

Les problématiques socio-économiques sont associées au « plancher » des droits humains. Ce faisant, nous ne considérons pas la création de valeur économique comme une fin en soi, mais comme un moyen pour arriver à une finalité sociale : une société plus équitable, permettant à chacun de vivre dignement, en meilleure santé, plus soudée.

Comment les 11 démarches / labels ont-ils été choisis ?

Les démarches ont été sélectionnées afin de couvrir une certaine diversité de filières (végétales, animales…), d’acteurs (démarches privées, certifications publiques…) et de types de démarches (restrictions strictes, critères incitatifs…)

Ces démarches ont également été sélectionnées selon leur notoriété auprès des consommateurs et/ou auprès des acteurs agricoles, ainsi qu’en fonction des intérêts et débats actuels autour de certaines démarches.

Comment est-il possible de comparer des labels aux approches différentes ?

Notre étude a bien évidemment des limites. Cependant, la méthodologie développée par le BASIC permet d’établir une base de comparaison entre ces labels, les méthodes qu’ils utilisent et leur théorie du changement, et permet ainsi de montrer le potentiel d’impact positif de chaque démarche dans sa ou ses filières.

L’étude évalue et compare les labels et les démarches alimentaires, pas le produit final dans l’étal du rayon. Par exemple, l’AOP Comté garantit que le fromage est produit avec des impacts positifs sur les volets socio-économiques et environnementaux, par rapport à un autre fromage (par exemple un fromage AOP Cantal, ou autre), vis à vis d’un niveau de comparaison “standard”. Ça ne veut pas dire que se nourrir uniquement de Comté soit positif pour la planète. D’ailleurs, un Comté peut également être labellisé Agriculture Biologique, démarche qui présente d'autres garanties, d’un autre ordre.

Comment avez-vous financé cette étude ?

Cette étude a été financée par Greenpeace France et le WWF France. Afin de financer ce type de recherches, nous reposons uniquement sur vos dons. Greenpeace est l’une des seules associations à ne pas accepter de financement de la part des gouvernements, des entreprises ou des partis politiques. C’est ce qui garantit notre liberté de parole et d’action face aux industriels et aux gouvernements. C’est pourquoi nous dépendons entièrement des particuliers qui nous soutiennent. Pour plus de précision sur l’utilisation de nos fonds, nous vous invitons à consulter notre page dédiée à la transparence financière ainsi que notre rapport financier de l’année 2020.

C’est grâce à vous que nous pouvons agir : faire un don à Greenpeace.

Vos questions sur les résultats

Quelles sont les demandes de Greenpeace au sujet des labels ?

Nos demandes sont les suivantes :

  • Conditionner le soutien public aux impacts des démarches et non à leurs intentions affichées.
  • Suspendre le soutien public à la certification HVE tant que le cahier des charges n’a pas été révisé et renforcer le soutien à l’AB : dans le cadre de la PAC, ces deux démarches pourront être considérées au même niveau pour les financements destinés aux pratiques d’agriculture durable, alors qu’elles n’ont pas du tout le même niveau d’impact.
  • Réviser la liste des démarches identifiées comme “durables” dans la loi EGalim, qui a introduit la nécessité pour les cantines de proposer un certain pourcentage de produits « durables ». En font aujourd’hui partie les produits HVE ou tous les produits Label Rouge.
  • Compléter le travail de l’affichage environnemental mené par le ministère de la Transition écologique.
Comment les résultats sont-ils calculés ? Comment avez-vous attribué des scores aux labels ?

Le Bureau d’Analyse (le BASIC) a regardé comment chaque label agit concrètement sur les causes de 14 problématiques environnementales et socio-économiques. Selon qu’il agit sur une ou plusieurs causes, de manière indirecte ou non, de manière certaine ou incertaine… des points sont donnés aux labels.

Par exemple, si un label agit en faveur de la biodiversité en réduisant l’usage de pesticides, il obtiendra un certain nombre de points sur les problématiques biodiversité, santé humaine, ressources en eau, qualité du sol… Si, en plus, il favorise l’installation de haies, il obtiendra d’autres points supplémentaires, sur la problématique biodiversité mais également sur la problématique climat, les haies contribuant à capter le carbone et à protéger la biodiversité.

Si un label n’agit pas sur une problématique, il n’a aucun point (0). S’il implique une activité potentiellement négative, des points lui sont retirés. Par exemple, un label qui entraînerait davantage de labour se verrait retirer des points sur les aspects climat et qualité du sol.

Le score global de chaque label est tiré du nombre de points qu’il a obtenu sur chaque problématique. Cinq problématiques ont été identifiées comme particulièrement importantes et pèsent trois fois plus que les autres dans le calcul : la biodiversité, le climat, l’atteinte d’un revenu décent, la santé humaine et le bien-être animal.

Attribuer des scores aux labels permet de les comparer à l’agriculture conventionnelle « hors-label », et de les comparer entre eux quand cela a du sens. Cela donne la possibilité aux consommateurs d’y voir plus clair. Ainsi on peut voir que si tous les labels agissent au moins sur une problématique, ils ne le font pas de la même manière ni au même niveau : tous les labels ne se valent pas.

Quels sont les principaux résultats obtenus ?

L’étude a permis de distinguer les labels alimentaires selon trois grands groupes :

  • Les démarches partageant le socle de l’agriculture biologique (Agriculture Biologique, Bio Equitable en France, Demeter et Nature & Progrès) dont les démarches sont les plus contraignantes et les bénéfices environnementaux et socio-économiques sont les plus forts et homogènes.
  • Les démarches partageant le socle de la certification environnementale (AgriConfiance, Zéro résidu de pesticides, Haute Valeur Environnementale), ayant les effets positifs les plus faibles et les moins avérés.
  • Les démarches définies filière par filière, en lien étroit avec les acteurs de ces dernières (Bleu-Blanc-Cœur, AOP/AOC, Label Rouge et C’est qui le Patron ?!) qui ont des potentiels d’impact très hétérogènes et variables. Ainsi l’AOP Comté a un impact plus positif que l’AOP Cantal. Exception faite pour les filières Bleu-Blanc-Cœur dont les résultats sont plus homogènes mais avec des effets positifs modérés.
A partir des résultats obtenus, comment sont définies les démarches durables ?

Les démarches fiables sont celles qui assurent un socle de garanties, vérifiables et vérifiées, de manière transparente.

Des études d’impacts publiques témoignant d’un certain niveau de transparence et de durabilité des démarches doivent également faire partie de cette définition de démarche durable.

Comment expliquer les disparités de résultats au sein d’une même démarche ?

Les démarches définies par filière (AOP, Label Rouge, C’est Qui le Patron?!) en lien étroit avec les acteurs comportent des cahiers des charges très divers et hétérogènes, expliquant ainsi des impacts respectifs différents.

Pourquoi critiquez-vous les démarches qui progressent ? Alors que c’est mieux que rien ?

Nous cherchons simplement à informer les consommateurs des différences qui existent entre les labels. Nous montrons que les différents labels n’ont pas le même impact sur les problématiques environnementales et socio-économiques.

Nous ne critiquons pas les agriculteurs, mais bien les démarches qui ne sont pas au niveau des enjeux et qui ont un impact plus faible que ce qu'elles affichent.

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